lundi 3 mars 2014

Crimée, châtiment


La Russie a envahi la Crimée. Les éditocrates occidentaux s'égosillent et hurlent à l'odieuse agression. On compare le "Tsar Poutine" à Hitler.

Il faut dire que le président Poutine a un grand tort aux yeux de l'occidental moyen, c'est qu'en matière de politique étrangère il agit selon les intérêts géostratégiques de son pays, sans invoquer d'autres motifs que les intérêts géostratégiques de son pays.

Alors que par chez nous, quand on veut envahir un pays, c'est plus compliqué : il faut d'abord dénoncer des atteintes intolérables aux droits de l'homme, pleurer pendant des semaines sur l'insensibilité des gouvernements occidentaux face à la souffrance du peuple concerné, balancer des images fortes. Jusqu'à ce que le téléspectateur-citoyen n'en puisse plus, et se mette à brailler devant sa télé : "Arrêtez ! Arrêtez ! Il faut abattre ce dictateur, tuez-le, tuez-le !"

Alors on peut envoyer les bombes. Une fois le pays en question ravagé et plongé dans le chaos (amis irakiens, afghans, libyens, je vous salue), le téléspectateur-citoyen, apaisé, cesse d'y penser. Lui qui aurait égorgé quiconque s'opposait à la guerre sacrée contre le monstre ennemi, désormais il n'en a plus rien à foutre. "Hein, quoi, le peuple libyen souffre ? Bah, qu'est-ce que vous voulez qu'on y fasse ?"

Il apparaît donc que l'invocation du Bien et l'usage des sentiments en matière de relations extérieures est toujours un mensonge qui conduit à des guerres inutiles partout sur la planète.

La politique étrangère réaliste, qui n'entraîne que des conflits limités, est la seule qui soit réellement morale.

Poutine est un très grand dirigeant, et par comparaison nos dirigeants sont des nains dérisoires.

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