jeudi 31 juillet 2014

Les diplômes protègent-ils des sophismes ?

Il est frappant de constater que dans les discussions sérieuses, les interlocuteurs les plus censément instruits (avec des bac +4, +5 et + si aff.) manquent le plus souvent de la logique la plus élémentaire. Ce phénomène touche en particulier (mais pas seulement) les diplômés de gauche (dont je fus), ceux-là même qui se croient généralement au sommet de la raison en lutte contre l'obscurantisme.

Dans les échanges de point de vue qui peuvent survenir sur des forums ou entre amis, l'homme de gauche ne considère jamais les arguments d'autrui comme des objets logiques qu'il s'agit de réfuter ou de valider, mais toujours comme des marqueurs idéologiques qui donnent à leur émetteur une couleur politique particulière : si tu dis ceci, c'est que tu es cela (et souvent, être cela, c'est mal).

Par exemple, quiconque avance que l'immigration massive fait courir un risque à la cohésion nationale est raciste. Celui qui ose postuler qu'un enfant a besoin d'un père et d'une mère est homophobe (*). Quant à la question de savoir si les propositions avancées sont vraies ou fausses, cela entre très peu en ligne de compte.

La principale activité cérébrale de l'homme de gauche consiste à tracer un cordon sanitaire entre les "idées de gauche" et les "idées de droite", et par voie de conséquence entre les gens de gauche, qui utilisent des idées de gauche, et les gens de droite qui utilisent des idées de droite. Ou d'extrême-droite ; mais la définition de l'extrême-droite n'est jamais très claire : il s'agirait d'idées de droite en plus fort.

Le stade suivant est de ne même plus se demander si des idées sont de droite ou pas, mais de condamner quiconque fréquente de près ou de loin des gens de droite, c'est à dire qui fréquentent  des gens qui ont professé à un moment une idée de droite. Un ami à qui j'avais fait lire une analyse reprise sur le site Égalité et Réconciliation (mais provenant d'ailleurs) balaya celle-ci au motif qu' "Alain Soral est un raciste notoire".

Cet ami a fait des études supérieures, mais au niveau politique il est incapable de dépasser ce niveau de réflexion.

Cela tient en partie à l'idéologie de gauche qui impose de porter des œillères en permanence (œillères dont m'a libéré la saine lecture de Jean-Claude Michéa), mais cela tient aussi à un enseignement défaillant, qui permet de sortir de 20 ans d'études sans rien savoir de la logique et sans savoir repérer le moindre sophisme.


(*) Les partisans du "mariage gay" n'avaient de cesse d'exhiber des exemples d'enfants ayant grandi élevés par un couple de personnes du même sexe, et qui semblaient s'en être bien tirés, pour montrer que tout cela n'avait pas tellement d'importance et qu'on pouvait artificiellement amputer un enfant de l'un de ses deux parents naturels sans qu'il n'y paraisse rien. A ce compte-là, je pourrais faire écouter des solos de Django Reinhardt, guitariste virtuose dont la main gauche (celle qui pince les cordes) était handicapée, pour prouver qu'il n'est pas si important que ça d'avoir 5 doigts à la main et qu'on peut amputer les enfants de quelques doigts sans que cela ne les empêche de vivre heureux.

lundi 28 juillet 2014

Quand on voit ce qui existe, et quand on voit ce qu'on se tape...


Tous les coiffeurs ne sont pas pédés. J'en veux pour preuve que c'est mon coupeur de tif attitré de l'époque qui m'enseigna il y a de nombreuses années cette forte maxime relative à la gent féminine : "Quand on voit ce qui existe et quand on voit ce qu'on se tape..."

Je m'étais contenté d'un petit sourire pour toute réponse, étant persuadé à ce moment-là que j'avais un ticket avec la plus belle fille du patelin (ce en quoi la vie, qui ne fait pas de cadeau, n'allait pas manquer de punir cet orgueil fort mal placé), une magnifique brune dont le prénom médiéval et les postures altières exaltaient mon imagination romantique.

Bref, tout ça n'a aucun intérêt si ce n'est que cette fameuse phrase de mon coiffeur (qui se l'est fait piquer ensuite par les Inconnus) m'est revenue l'autre jour, non pas en pensant aux femmes (je préfère désormais les laides, qui donnent autant de bonheur une fois qu'on s'est habitué), mais en pensant aux présidents.

Quand on voit ce qui existe ...



...et quand on voit ce qu'on se tape...



Et bin quoi ?

Et bin ça fait mal au cul, voilà  ce que ça fait.


jeudi 24 juillet 2014

Notre pain surnaturel

Dimanche dernier le PCF distribuait un étrange tract qui sonnait comme un aveu d'impuissance sous forme d'un appel au débat. On me dira qu'on se fiche pas mal de ce que racontent les tracts du PCF, mais ce n'est pas là que je veux en venir.

C'est que ce tract mignon tout plein était révélateur de la faillite non seulement du communisme, mais aussi du matérialisme en général.

Tous les partis sont plus ou moins matérialistes de nos jours, mais disons que le PCF est un étalon chimiquement pur de cette catégorie. Et c'est précisément la raison pour laquelle il est structurellement incapable de comprendre les besoins des êtres humains et d'y répondre par une offre crédible. Le matérialiste, par définition, ne perçoit jamais rien d'autre que les problèmes matériels des hommes, et écarte comme insignifiants les aspects spirituels du monde, considérés au mieux comme une fantaisie personnelle  laissée à la liberté de chacun (tant que ça reste du domaine privé, comme on dit), au pire comme un danger qu'il faut éliminer - car les lubies existentielles tendent à détourner le bon peuple de son intérêt de classe.

Au demeurant, ce matérialisme est tout à fait partagé par les libéraux. Et en réalité les marxistes se sont toujours faits les meilleurs alliés objectifs du capitalisme, qui ne veut connaître que des homo economicus ne poursuivant que leur intérêt matériel, pour pouvoir vendre toujours plus de produits inutiles à des consommateurs éternellement insatisfaits...

Priorité est donc donnée au pouvoir d'achat, aux retraites et tutti quanti. L'idéal de société des communistes et apparentés est une économie de guerre, où l'on se soucie d'abord de ravitaillement sous l'égide d'un État-général-en-chef qui réquisitionne et redistribue.

En revanche les questions relative à l'identité, aux racines, à la spiritualité, à la morale sont reléguées aux oubliettes - on leur substituera la "culture", qui consiste à subventionner des "artistes" dont le rôle est de singer les modes d'expression religieux des temps anciens (musique, théâtre, peinture), la catharsis en moins.

Et donc,ce qui est amusant, c'est que le PCF ne comprend pas pourquoi le petit peuple, qui aurait en principe intérêt à voter pour son programme, s'en fiche complètement. C'est que personne n'a jamais osé leur dire en face cette vérité simple : à savoir que les questions matérielles, les pauvres trouvent ça assommant (c'est d'ailleurs pour ça qu'ils sont pauvres).

Bien sûr, si vous demandez à n'importe quel quidam s'il souhaite améliorer son pouvoir d'achat, il ne dira pas non. De là à se passionner pour la lutte finale, c'est une autre affaire.

En réalité, la bonne fortune électorale du PCF au siècle dernier, qui lui assurait ses 20-25 %, c'est qu'il savait faire rêver : le Grand Soir, les insurrections nocturnes sous les projecteurs des cuirassés, les trains blindés filant dans la neige... En voilà du beau mythe à l'ancienne ! C'était bien par un sentiment d'ordre religieux que les ouvriers acceptaient de se battre, et pas pour leur pouvoir d'achat.

Le problème des mythes, c'est qu'ils finissent tôt ou tard par être éventés. Le communisme n'est même plus bon pour gérer ses dernières communes de banlieue.

Oublions maintenant le PCF, qui ne nous aura servi que de longue introduction pour le sujet principal.

Le matérialisme vient de loin. Les anciens Romains, qui n'aimaient pas beaucoup la spiritualité, avaient pour seul programme de gaver le peuple de pain et de jeux.

Le Christ, lui, voulait donner aux Hommes une autre sorte de nourriture, invitant la Samaritaine à boire de son eau pour n'avoir plus jamais soif, annonçant à ses disciples le pain du ciel avec lequel ils n'auraient plus jamais faim (Jean 6,35), rappelant au diable lui-même que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Matthieu 4,4).

La prière qu'il a enseigne aux Hommes comportait donc la demande "Donne-nous aujourd'hui notre pain surnaturel" (Ton arton hêmôn ton epiousion dos hemin sêmeron, en grec translittéré).

Transposée en latin, cette prière devint étrangement "Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien" (Panem nostrum cotidianum da nobis hodie). C'est que l’Église romaine, héritière non seulement des apôtres mais aussi de l'empire, était dès le départ (et contrairement aux églises orientales fidèles à la version grecque), contaminée par le matérialisme. Et donc incapable de comprendre que le pain dont il était question n'était pas un pain terrestre, mais un pain "epiousion", de epi, au dessus, et ousion, substance, soit supersubtantiel ou surnaturel. Erreur génératrice de confusion pour les siècles des siècles, beaucoup croyant que le royaume de Dieu consistait simplement en une promesse terrestre de prospérité.

C'est ce christianisme occidental qui a enfanté, presque directement, le communisme, lorsque, déçus par cette Église au service du pouvoir, d'aucuns ont voulu fonder une nouvelle Église qui apporterait vraiment les promesses du royaume de Dieu sur Terre. Et ils nommèrent leur Église Communisme et leur Dieu Science. Mais cette religion nouvelle était une idolâtrie, un culte de la matière.

Or les besoins des Hommes sont d'abord spirituels et ensuite matériels. un homme peut endurer la faim, le froid, la douleur avec le sourire si son âme est rassasiée.

Au contraire, il peut se gaver à longueur de journée de gras, de sucre, de tablettes électroniques et de bagnoles, il restera insatisfait et maussade.

On peut remplir une âme de choses fausses - c'est l'idolâtrie. Mais ses bienfaits ne durent qu'un temps, et laissent l'âme en déroute une fois dissipés. Ou on peut s'efforcer d'y faire le vide pour qu'y pénètre la vérité - c'est la vraie spiritualité qu'a tenté d'enseigner le Christ, et que les écrits de Simone Weil tentent de mettre à portée de nos esprits modernes pollués par le matérialisme.

Il est heureux que les partis politiques ne s'occupent plus du domaine spirituel - ils ne sauraient que le dégrader, le salir et instrumentaliser les plus belles idées.

Ce qui est fort dommage, en revanche, c'est que de braves gens se lancent dans le militantisme politique en croyant combler un vide existentiel - en vain, évidemment.




mardi 22 juillet 2014

Il est interdit d'appeler au boycott des produits israéliens

Mais il n'est pas interdit d'appeler à l'abrogation de la loi qui interdit d'appeler au boycott des produits israéliens (code-barres 729, marques Mehadrin, Jaffa, Carmel, Kedem, Hasat).

Je me lance donc dans une campagne "boycottons l'interdiction du boycott".

Faites tourner.

mercredi 9 juillet 2014

Jamais racines tu ne prendras


Aujourd'hui en politique, on commence par pondre une réforme, et ensuite les commentateurs essaient de comprendre à quoi ça sert.

La réforme des régions françaises en cours est un bon exemple. Les mecs se réveillent un jour et se disent : tiens, on va fusionner des régions. Tout le monde se met à discuter des nouvelles frontières, de qui se retrouve où, de quelle ville devient la capitale de quoi, sans se demander : au fait, pourquoi on fait ça, les gars ?

Les quelques économies réalisées par la suppression d'une dizaine de conseils régionaux peuvent difficilement justifier le chambardement. La "simplification du mille-feuille administratif", comme disent les adeptes de la langue de bois techno-libérale, est sans objet ici puisque le nombre de couches reste le même. On évoque une taille insuffisante des régions dans le contexte européen. Mais dans ce cas, le mieux ne serait-il pas d'avoir une seule super-région nommée la France ?

En réalité, tout se passe comme si le pouvoir s'efforçait sur le long terme, avec rigueur et méthode, d'empêcher par tous les moyens les régions d'avoir une identité propre.

Les provinces de l'Ancien Régime étaient si puissamment ancrées dans les esprits qu'aujourd'hui encore, 220 ans après leur disparition, leurs fantômes hantent toujours le territoire. Ainsi dans le nord de la Drôme (région Rhône-Alpes) on sait qu'on est dans le Dauphiné, tandis que dans le sud du même département on se considère comme déjà en Provence.

Les départements, créés par la Révolution sur des critères qui se voulaient scientifiques (basés sur la seule géographie physique des rivières et des montagnes), avaient pour but de faire oublier les anciennes provinces pour mieux asseoir la domination de l’État central et de ses préfets. Mais peu à peu les départements sont entrés dans les mœurs, et sont devenus pour beaucoup d'habitants une part de leur identité locale, y compris sous la forme de numéros : on affiche sa fierté d'être du "64", du "29" ou même d'une monstruosité comme le  "93", retournant ainsi la froide numérotation technocratique en sentiment d'appartenance territoriale.

Il fallait donc remédier à ça, et c'est pourquoi on a créé les régions, avec l'idée à terme de supplanter les départements (même si au final on a abouti à une étrange coexistence). Simples regroupements de département, elles essayaient souvent de porter des noms de provinces connues, mais sans jamais vraiment coïncider avec leurs limites réelles.

Et pourtant, signe de la farouche propension des hommes à s'enraciner là où ils peuvent, certaines de ces régions elles-mêmes commençaient à devenir une réalité humaine. Ainsi une pure invention sans réalité historique comme la région Rhône-Alpes avait-elle acquis une certaine cohérence, réunissant Dauphiné, Savoie, Lyonnais et Forez en une grande province organisée autour de Lyon, où l'on commençait à se ressouvenir d'une identité commune autour des dialectes "arpitans" (ou franco-provençaux).

Il était donc urgent de casser tout ça et de repartir encore sur autre chose. Avec la région Rhône-Alpes-Auvergne, on est sûr de paumer les gens pendant quelques décennies encore.

La seule logique à l’œuvre dans les réformes territoriales est donc la même que dans toutes les réformes sociales, économiques, sociétales : empêcher les hommes de s'enraciner, pour en faire des étrangers dans leur propre pays, éternellement insatisfaits, dépourvus de toute spiritualité authentique et dépendants aussi bien de l’État que de la société de consommation. Autrement dit, il faut que tout change pour que rien ne change.

L'enracinement et le respect de la tradition bien comprise (non sous l'angle purement réactionnaire mais selon la formule "conserver et créer") sont indispensables aux hommes pour exister. S'enraciner ne signifie pas revenir à un passé plus ou moins mythifié ou faire revivre ce qui est mort, mais simplement respecter ce qui existe et le faire prospérer.

jeudi 3 juillet 2014

Remplissage

Recevoir Dieu implique de se laisser remplir de l'Esprit.

Auparavant il est nécessaire de se vider de toutes les choses mondaines qui nous encombrent l'âme. C'est pourquoi le monde moderne (capitaliste et satanique, qui sont des quasi synonymes) n'a de cesse de vouloir nous gaver (d'images, de sons, de nourriture, de loisirs, de sexe, de consommation), pour nous empêcher à tout prix de faire le vide et de nous tourner vers Dieu. Car cela nous révélerait la vanité des fausses récompenses que nous accorde ce monde.

La promotion de l'homosexualité par la propagande médiatique est très révélatrice à cet égard. Le sodomite passif est littéralement quelqu'un qui se fait remplir - et se sent donc comblé à peu de frais. Les gays branchés en ressentent souvent une supériorité sur les "hétéros" (comme ils disent). Un blogueur postulait même qu'on ne pouvait rien comprendre au monde si on n'avait pas eu, je cite, "le courage de mettre une bite dans sa bouche" (je n'invente rien).

Cette supériorité est factice. Le bien-être qu'on ressent en se remplissant de la sorte entraîne ramollissement des neurones et soumission aux puissances du monde. La preuve : les gays multiplient les anglicismes et consomment à tout va.

Par ailleurs la condition naturelle du mâle est d'être vierge (moralement s'entend). C'est la raison pour laquelle les Écritures mettent en garde sans ambiguïté contre l'homosexualité. C'est aussi la raison pour laquelle la fonction sacerdotale échoit aux hommes.

Le cas des femmes est plus ambivalent. La femme sent naturellement le besoin de se faire remplir, ce qui peut, lorsqu'elle réussit à rester vierge, la mener plus facilement qu'aucun homme vers Dieu. Simone Weil (vierge farouche) a ainsi parfaitement compris que pour connaître la présence de Dieu il fallait se mettre dans une position d'attente passive et faire le vide (Cf. Attente de Dieu. Voir aussi dans la Bible le Cantique des Cantiques). Cette passivité n'est pas spontanée chez le mâle, qui croit souvent qu'il faut chercher Dieu activement en s'élevant.

Mais la femme succombe aussi plus facilement à la tentation de se remplir de choses terrestres (les boutiquiers en savent quelque chose).

Les non vierges peuvent se sauver en se consacrant à un mari et à des enfants qui leur serviront d'intermédiaires à l'image de Dieu.

Voilà pourquoi le christianisme met les humains en garde contre les faux plaisirs (le vrai plaisir consiste non pas à se remplir en consommant mais à contempler la beauté) et contre le sexe en particulier. Non pas pour les asservir par la frustration, comme le prétend la doxa moderne, mais au contraire pour les libérer de leurs chaînes.


"Comme du gaz, l'âme tend à occuper la totalité de l'espace qui lui est accordé (...) Ne pas exercer tout le pouvoir dont on dispose, c'est supporter le vide. Cela est contraire à toutes les lois de la nature : la grâce seule le peut.
La grâce comble, mais elle ne peut entrer que là où il y a un vide pour la recevoir, et c'est elle qui fait ce vide.

Nécessité d'une récompense, de recevoir l'équivalent de ce que l'on donne. mais si, faisant violence à cette nécessité, on laisse un vide, il se produit comme un appel d'air, et une récompense surnaturelle survient. Elle ne vient pas si on a un autre salaire : ce vide la fait venir" (Simone Weil - La Pesanteur et la grâce).

mardi 1 juillet 2014

Du bon usage de la tradition

L'alternative modernité ou tradition est toujours mal posée, dans la société en général et dans l’Église catholique en particulier.

La tradition est une chose fragile et précieuse, qu'il convient de protéger et de faire vivre. 

Les modernistes sont contre la tradition, qui leur apparaît comme un poids mort qui empêche l’Église de s'adapter au monde moderne, et par voie de conséquence de toucher les cœurs du plus grand nombre. Erreur funeste qui coupe les croyants de leurs racines et les incite à vénérer les idoles du monde. Au demeurant les grotesques tentatives pour paraître branché ne débouchent généralement que sur du ridicule ou au mieux de l'insignifiant.

Les traditionalistes quant à eux sont assis sur la tradition comme Harpagon sur sa cassette, confondent défense de la tradition et défense de l'ordre social et finissent par idolâtrer les rites et la religion (ce qui est bien le comble de l'idolâtrie ; car la religion est un moyen d'accéder à Dieu, et non une fin en soi).

Leur point commun est de faire de la religion une affaire sociale et mondaine - groupement d'individus de bonne volonté d'un côté, coterie de bien-pensants de l'autre. Nul ne semble réellement croire en Dieu.

Les modernistes ont supprimé les chants grégoriens de leurs cérémonies, et l'ont remplacé par d'insipides chansonnettes. Les traditionalistes croient défendre le  grégorien, mais ils l'étouffent et ils en font une interprétation plate et sans âme. Quelques-uns font revivre un chant grégorien profond et mystique, du côté de l'abbaye du Thoronet par exemple.