lundi 29 décembre 2014

Y'a-t-il une morale laïque ?

Non, bien sûr.

La notion de morale laïque, remise à l'ordre du jour par le ministère de l'Education nationale, n'a aucun sens, comme l'a souligné depuis longtemps Simone Weil : 

« Depuis deux ou trois siècles on croit à la fois que la force est maîtresse unique de tous les phénomènes de la nature, et que les hommes peuvent et doivent fonder sur la justice, reconnue au moyen de la raison, leurs relations mutuelles. C’est une absurdité criante. Il n’est pas concevable que tout dans l’univers soit absolument soumis à l’empire de la force et que l’homme puisse y être soustrait, alors qu’il est fait de chair et de sang et que sa pensée vagabonde au gré des impressions sensibles.
Il n’y a qu’un choix à faire. Ou il faut apercevoir à l’œuvre dans l’univers, à côté de la force, un principe autre qu’elle, ou il faut reconnaître la force comme maîtresse unique et souveraine des relations humaines aussi. 
(...)

« La force (...) est un mécanisme aveugle dont sortent au hasard, indifféremment, les effets justes ou injustes, mais par le jeu des probabilités, presque toujours injustes. (...)
Si la force est absolument souveraine, la justice est absolument irréelle. Mais elle ne l’est pas. Elle est réelle au fond du cœur des hommes. La structure du cœur humain est une réalité parmi les réalités de cet univers, au même titre que la trajectoire d’un astre
. » 
(Simone Weil, L'Enracinement, citée ici).

La morale laïque, au sens où l'entendent Mme Vallaud-Belkacem et ses inspirateurs, signifie la morale déconnectée de toute référence surnaturelle, donc reposant uniquement (à moins qu'il n'existe une source cachée qu'on aurait omis de nous signaler) sur le matérialisme athée. 

Or le matérialisme ne peut inspirer aucune morale. Il sera difficile d'enseigner aux élèves le darwinisme et la loi du plus fort en sciences naturelles de 9H à 11 H, pour ensuite essayer de leur demander d'être gentils et de partager avec leurs camarades en cours de morale de 11H à midi (surtout à l'approche du repas).

La morale laïque n'est qu'une parodie de la morale catholique, qui n'est elle-même qu'un sous-produit de la vraie religion, laquelle suppose d'établir un contact avec Dieu pour distinguer le bien du mal.

Mais il est vrai que l'Eglise catholique semble avoir renoncé elle-même à faire autre chose que diffuser une simple morale mondaine à l'attention des incroyants qui peuplent ses travées. Il m'a été pénible d'assister à une messe selon le rite ordinaire le soir de Noël, étant habitué depuis quelques temps à la pureté du rite tridentin. La nombreuse assistance a dû subir les imprécations de laïcs qui lançaient ce qui leur passait par la tête et qui leur semblait relever d'une morale moderne : "débarrassez-vous de vos préjugés", "soyez vous-mêmes", disaient-ils, sans qu'on sache bien si ces phrases profondes venaient d'Isaïe ou de saint Paul.

Pendant ce temps, le tabernacle était relégué au fond à droite de l'église et les hosties maltraitées, montrant clairement que ni les prêtres ni les laïcs ne portent aucun respect à Dieu. Pour eux la messe n'était qu'un rassemblement mondain où ils essayaient de faire passer leur camelote de contrebande, semblable en tous points à l'esprit du temps. 

Or ce qui ne vient pas du Ciel (c'est-à -dire des Écritures, de la Tradition ou de l'Esprit saint) vient du monde, donc du Prince de ce monde. La morale déconnectée de toute transcendance ne peut être que satanique.

La morale sans Dieu, quelle qu'elle soit, n'est que ruine de l'âme.

mercredi 3 décembre 2014

Alain Soral ou la vérité nue

Les détracteurs d'Alain Soral ne sachant plus que faire pour le neutraliser, voila qu'on publie des correspondances privées accompagnées d'un selfie dénudé.

On est censé s'offusquer des propos tenus, ou se moquer du personnage pris en défaut ; on est surtout stupéfait devant le manque de prudence de Soral qui, se sachant à la fois haï et surveillé, envoie pourtant des textes et des photos compromettants à une inconnue.

Mais au fond, peu importe.

Car en réalité cela fait des années que Soral nous livre sa pensée dans sa nudité la plus complète, qu'il se met à poils intellectuellement en livrant le fond de ses réflexions sans retenue, ni langue de bois, ni faux-semblants, presque sans filtre. Sans jamais évacuer aucune question gênante. Ceux qui le suivent au quotidien ont pu voir sa pensée évoluer en direct, dans un spectacle bien plus fascinant que n'importe quelle émission de télé-réalité.

Soral, c'est la vérité nue. On se dit qu'il peut peut-être se tromper, mais on sait qu'il ne trompe pas, qu'il ne cache rien.

Paradoxe de notre époque qui aime afficher la nudité à tous va : publicités, calendriers ou militantisme politique, tout le monde se fout à poils. Mais la plupart du temps cette nudité sert à masquer la réalité. Les femmes nues des affiches publicitaires cachent le caractère sordide de la marchandisation capitaliste ; les seins agressifs des Femens sont le faux-nez de l'oppression mondialiste déguisée en résistance à l'oppression "patriarcale".

Seul Soral, sans souci du qu'en-dira-t-on, est vraiment nu. 

Et par là-même, invincible.

mardi 25 novembre 2014

Le sens du tragique

Notre époque, qui ne lit plus, n'a plus aucun sens ni du drame romantique, ni de la tragédie. Le drame, qui navigue dans les brumes nordiques, permet d'accepter de ne pas tout comprendre aux ressorts de l'existence. La tragédie, qui se brûle au soleil de la Grèce, a cette vertu de montrer que parfois tout est parfaitement clair, et que pourtant aucun des choix qui nous sont laissés n'est acceptable.

La philosophie dite des Lumières dont dérive notre droit libéral veut tout réglementer sans laisser de vide juridique : ni le flou romantique ni le doute tragique ne sont admis.


La prostitution est un drame. Ceux qui s'y adonnent naviguent dans des eaux troubles, cette pratique étant à la fois injustifiable moralement et inévitable humainement. Le droit hésite entre la prohibition et la légalisation, n'admettant pas qu'il puise exister dans la société des recoins interlopes. Or si la répression risque de ne pas être une solution, la légalisation revient à accepter la banalisation de la prostitution qui deviendrait un métier comme un autre, la chair humaine étant définitivement considérée comme une marchandise.



L'euthanasie est une tragédie. Celui qui veut abréger les souffrances d'un être cher n'est peut-être pas un salopard, mais il n'en commet pas moins un meurtre et doit accepter d'être jugé pour cela. Le droit voudrait libéraliser l'euthanasie pour éviter d'avoir à se poser ce genre de cas de conscience. Ce qui revient à légaliser le meurtre.

Notre époque est incapable de se penser elle-même parce qu'elle n'a plus aucune littérature, le savoir ayant été remplacé par le charabia inutile et logorrhéique de la sociologie universitaire.

jeudi 13 novembre 2014

Paranomia

Dans l'Athènes antique, il existait un délit nommé Graphê Paranomôn ("écriture contre les lois"), qui désignait le fait de proposer à l'assemblée du peuple une loi contraire aux lois et usages existants (le grec nomos désignant aussi bien la loi que l'usage). Les lois nouvelles n'avaient donc pas pour but de chambouler l'ordre existant, et l'ancienneté d'une loi était un gage d'efficacité.

Dans les sociétés de droit libéral, le principe inverse a été adopté : en cas de conflit entre deux lois, c'est la plus récente qui s'applique au détriment de la plus ancienne.

Dans nos sociétés post-modernes, non seulement la priorité est donnée aux lois plus récentes, mais il est considéré comme de le première urgence de réformer tout ce qui parait démodé. L'ancienneté de la date de publication d'une loi ou d'un décret (quand bien même il aurait été modifié cent fois depuis lors) est souvent avancée pour justifier son abrogation.

Il n'appartient pas au promoteur d'une innovation législative de prouver le bien-fondé de sa réforme ; c'est à ses opposants de prouver que celle-ci pourrait s'avérer néfaste.

Plus encore, ceux qui s'attachent à défendre la loi existante se retrouvent suspects de conservatisme, de réaction, de sentiments haineux envers leurs contemporains et leur époque, et sont, de fait, voués aux gémonies, dans une espèce de délit de graphê paranomôn inversé.

C'est pourquoi les opposants à une loi trouvent généralement plus prudent de proposer une autre réforme plutôt que simplement prôner l'immobilisme : c'est pas que je sois contre la construction européenne, mais je veux une autre Europe... Oui bien sûr il faut réformer le système, mais pas de cette manière...

Même les opposants au délirant "mariage gay" ont fini par se croire obligés de proposer une union civile - qui existait pourtant déjà - comme alternative à la fameuse réforme sociétale.

Il faut retrouver le goût de l'immobilité. Renverser la charge de la preuve.

lundi 10 novembre 2014

Logique alimentaire

Syllogisme imparable :

Les produits alimentaires bio et fermiers sont chers et réservés aux plus riches.

Au Moyen-Age (et jusqu'à la révolution industrielle), tout le monde mangeait tous les jours des produits 100 % bio et fermiers.

Donc au Moyen-Age tout le monde était riche.

PS : Et contrairement à une idée reçue, en dehors de certains épisodes de famines liés à des mauvaises récoltes particulières ou à des guerres, on ne mourait pas de faim au quotidien au Moyen-Âge.

vendredi 24 octobre 2014

Apologie du catholicisme romain

Simone Weil (*), qui avait conscience d'avoir dans son cerveau tourmenté par les migraines, de l'or pur dont il lui fallait témoigner, a montré la voie vers le vrai Dieu. A rebours de la méthode pascalienne ("faites semblant de croire et vous croirez"), Weil a au contraire professé que la foi véritable vient quand l'esprit se dépouille de toute croyance parasite. Le vide créé dans l'âme par la disparition de toutes les illusions qui l'encombraient crée un appel d'air dans lequel peut venir se loger, si on sait l'attendre assez longtemps, Dieu.

Pour l'homme moderne, évidemment, les mensonges et les illusions dont il convient de se débarrasser ne sont pas les croyance irrationnelles ou surnaturelles dont on aime se gausser, mais au contraire la croyance dans la modernité, la science, le progrès, la culture, le sexe, les sentiments.

La vraie religion, c'est ce qui demeure quand on a cessé de croire à tout le reste.

Weil voyait dans la religion du Christ transmise par la tradition catholique un véhicule presque parfait pour renoncer aux illusions du monde et se tourner vers la vérité.

Notre époque hait le christianisme et à plus forte raison le catholicisme romain ; raison de plus pour se tourner vers celui-ci. Car ce qu'on lui reproche avant tout, c'est de disposer d'un clergé, d'une hiérarchie et d'institutions bien établies, ce qui est intolérable dans notre monde de réseaux et d'identités mouvantes.

Beaucoup se déclarent presque prêts à accepter le message du Christ, mais pas l’Église. Ils oublient que c'est cette Eglise qui a, depuis les origines, mis par écrit, transmis, interprété, propagé le message du Christ. Sans elle, ce message aurait depuis longtemps été dispersé, falsifié, oublié, dilué, relativisé. Voilà la réelle raison de la détestation de l'institution ecclésiastique : c'est bien au message du Christ qu'on veut faire la peau, même si on n'ose pas le dire ouvertement.

Car notre époque, qui est fille indigne du christianisme dont elle s'évertue à piétiner l'héritage, s'est approprié le "souci des victimes" (**) qui était celui du christianisme. Sauf que, contrairement à la parole du Christ, ce discours moderne de défense des opprimés ne sert pas à libérer mais à asservir. C'est désormais au nom de la défense des faibles et des minorités qu'on emprisonne, qu'on espionne, qu'on bride la liberté d'expression, qu'on mène des guerres de colonisation, etc.

Aussi le christianisme représente-t-il un concurrent gênant qu'il faut éliminer, écraser. Le protestantisme n'est pas trop embêtant, car le monde peut s’accommoder des croyances individuelles qui n'empiètent pas sur la place publique. L’Église catholique, elle, représente par sa seule existence un caillou dans la chaussure de l'empire capitaliste.

Les attaques médiatiques incessantes (films, documentaires, articles ou autres) contre l’Église se fondent sur les errements de la partie mondaine de celle-ci, dont les vices (réels) sont amplifiés, systématisés voire inventés (selon le lieu commun d'une Église toute puissante et intolérante). On n'ose pas s'attaquer au message lui-même qu'on se contente d'ignorer ou de caricaturer comme un "conte de fée pour enfants" sur lequel il ne faut même pas s'attarder. Il ne faudrait surtout pas donner l'idée à quiconque d'ouvrir la Bible.

Ces attaques, donc, sont injustes et exagérées. Mais même si on les démontait point par point (en faisant la lumière, par exemple, sur les croisades ou sur l'inquisition), si on montrait que la montagne des crimes de l’Église n'est qu'un caillou, les antichrétiens continueraient de trébucher sur ce caillou.

J'en sais quelque chose ; j'ai moi-même participé à la curée. Étudiant en histoire, et devant travailler sur un épisode dramatique de l'histoire contemporaine, j'avais réussi à trouver le moyen d'en attribuer la responsabilité à l’Église catholique - ce qui m'avais valu une excellente note. Rétrospectivement, je peux assurer que l’Église n'est pour rien dans l'affaire. Mais pour celui qui a décidé de faire la peau de l'infâme, la moindre erreur du moindre prêtre sera toujours l'occasion de condamner toute l’Église et d'en souhaiter la disparition rapide.

Les mêmes, au demeurant, vont souvent trouver toutes sortes de circonstances atténuantes au communisme d’État, qui n'en a pourtant pas beaucoup.

Ils ont des yeux et ne voient pas, ils ont des oreilles et ne comprennent pas : la prophétie d'Isaïe n'a jamais été aussi vraie qu'en cette époque ou par l'internet on peut avoir toutes les connaissances sous les yeux, et où pourtant on continue à se fourvoyer.

Quant à l’Église, si son action a pu être positive dans le monde, c'est lorsqu'elle a cherché en priorité le royaume des cieux et non un hypothétique royaume terrestre. Les monastères, les chants grégoriens, la liturgie resteront à jamais des phares dans la nuit, au contraire des actions circonstancielles et des déclarations politiques. L’Église est composée d'hommes, ce qui la rend vulnérable aux idées du temps (aujourd'hui plus qu'hier, puisque les hommes subissent l'influence quotidienne des écrans). Raison pour laquelle elle ne doit se mêler d'aucune politique, même et surtout si elle pense agir pour le bien.

Elle doit se contenter de guider les âmes vers le chemin du Christ. Il est possible que ces âmes en sortent plus fortes et plus charitables et que cela ait une influence positive sur le monde, mais cette action menée en tant qu'hommes et non en tant que chrétiens sera invisible.

Seule la conquête spirituelle des cœurs importe. Et la lutte ne peut se mener qu'en dévoilant l'inanité des croyances modernes (telle que par exemple cette ridicule croyance en la liberté de l'art, qui cherche à sacraliser l'art alors que celui-ci est précisément mort d'avoir évacué le sacré : voir l'affaire du machin vert ici).

Simone Weil a fait l'apologie du christianisme et s'est rapprochée du catholicisme romain, mais elle n'a jamais franchi le pas du baptême. Manque de temps ? Doute ? Crainte de retrouver embrigadée dans un camp ? Esprit de sacrifice extrême qui refusait même le réconfort du baptême ? Quoi qu'il en soit, sa pensée, qui a tracé un chemin d'or pur vers Dieu, nous laisse libre de suivre ce chemin jusqu'au bout ou pas.


(*) philosophe morte jeune, connue pour La pesanteur et la grâce, qu'on ne confondra pas avec Simone Veil, politicienne vivant depuis longtemps et connue surtout pour sa pesanteur.

(**) Cf René Girard - Je vois Satan tomber comme l'éclair

jeudi 31 juillet 2014

Les diplômes protègent-ils des sophismes ?

Il est frappant de constater que dans les discussions sérieuses, les interlocuteurs les plus censément instruits (avec des bac +4, +5 et + si aff.) manquent le plus souvent de la logique la plus élémentaire. Ce phénomène touche en particulier (mais pas seulement) les diplômés de gauche (dont je fus), ceux-là même qui se croient généralement au sommet de la raison en lutte contre l'obscurantisme.

Dans les échanges de point de vue qui peuvent survenir sur des forums ou entre amis, l'homme de gauche ne considère jamais les arguments d'autrui comme des objets logiques qu'il s'agit de réfuter ou de valider, mais toujours comme des marqueurs idéologiques qui donnent à leur émetteur une couleur politique particulière : si tu dis ceci, c'est que tu es cela (et souvent, être cela, c'est mal).

Par exemple, quiconque avance que l'immigration massive fait courir un risque à la cohésion nationale est raciste. Celui qui ose postuler qu'un enfant a besoin d'un père et d'une mère est homophobe (*). Quant à la question de savoir si les propositions avancées sont vraies ou fausses, cela entre très peu en ligne de compte.

La principale activité cérébrale de l'homme de gauche consiste à tracer un cordon sanitaire entre les "idées de gauche" et les "idées de droite", et par voie de conséquence entre les gens de gauche, qui utilisent des idées de gauche, et les gens de droite qui utilisent des idées de droite. Ou d'extrême-droite ; mais la définition de l'extrême-droite n'est jamais très claire : il s'agirait d'idées de droite en plus fort.

Le stade suivant est de ne même plus se demander si des idées sont de droite ou pas, mais de condamner quiconque fréquente de près ou de loin des gens de droite, c'est à dire qui fréquentent  des gens qui ont professé à un moment une idée de droite. Un ami à qui j'avais fait lire une analyse reprise sur le site Égalité et Réconciliation (mais provenant d'ailleurs) balaya celle-ci au motif qu' "Alain Soral est un raciste notoire".

Cet ami a fait des études supérieures, mais au niveau politique il est incapable de dépasser ce niveau de réflexion.

Cela tient en partie à l'idéologie de gauche qui impose de porter des œillères en permanence (œillères dont m'a libéré la saine lecture de Jean-Claude Michéa), mais cela tient aussi à un enseignement défaillant, qui permet de sortir de 20 ans d'études sans rien savoir de la logique et sans savoir repérer le moindre sophisme.


(*) Les partisans du "mariage gay" n'avaient de cesse d'exhiber des exemples d'enfants ayant grandi élevés par un couple de personnes du même sexe, et qui semblaient s'en être bien tirés, pour montrer que tout cela n'avait pas tellement d'importance et qu'on pouvait artificiellement amputer un enfant de l'un de ses deux parents naturels sans qu'il n'y paraisse rien. A ce compte-là, je pourrais faire écouter des solos de Django Reinhardt, guitariste virtuose dont la main gauche (celle qui pince les cordes) était handicapée, pour prouver qu'il n'est pas si important que ça d'avoir 5 doigts à la main et qu'on peut amputer les enfants de quelques doigts sans que cela ne les empêche de vivre heureux.

lundi 28 juillet 2014

Quand on voit ce qui existe, et quand on voit ce qu'on se tape...


Tous les coiffeurs ne sont pas pédés. J'en veux pour preuve que c'est mon coupeur de tif attitré de l'époque qui m'enseigna il y a de nombreuses années cette forte maxime relative à la gent féminine : "Quand on voit ce qui existe et quand on voit ce qu'on se tape..."

Je m'étais contenté d'un petit sourire pour toute réponse, étant persuadé à ce moment-là que j'avais un ticket avec la plus belle fille du patelin (ce en quoi la vie, qui ne fait pas de cadeau, n'allait pas manquer de punir cet orgueil fort mal placé), une magnifique brune dont le prénom médiéval et les postures altières exaltaient mon imagination romantique.

Bref, tout ça n'a aucun intérêt si ce n'est que cette fameuse phrase de mon coiffeur (qui se l'est fait piquer ensuite par les Inconnus) m'est revenue l'autre jour, non pas en pensant aux femmes (je préfère désormais les laides, qui donnent autant de bonheur une fois qu'on s'est habitué), mais en pensant aux présidents.

Quand on voit ce qui existe ...



...et quand on voit ce qu'on se tape...



Et bin quoi ?

Et bin ça fait mal au cul, voilà  ce que ça fait.


jeudi 24 juillet 2014

Notre pain surnaturel

Dimanche dernier le PCF distribuait un étrange tract qui sonnait comme un aveu d'impuissance sous forme d'un appel au débat. On me dira qu'on se fiche pas mal de ce que racontent les tracts du PCF, mais ce n'est pas là que je veux en venir.

C'est que ce tract mignon tout plein était révélateur de la faillite non seulement du communisme, mais aussi du matérialisme en général.

Tous les partis sont plus ou moins matérialistes de nos jours, mais disons que le PCF est un étalon chimiquement pur de cette catégorie. Et c'est précisément la raison pour laquelle il est structurellement incapable de comprendre les besoins des êtres humains et d'y répondre par une offre crédible. Le matérialiste, par définition, ne perçoit jamais rien d'autre que les problèmes matériels des hommes, et écarte comme insignifiants les aspects spirituels du monde, considérés au mieux comme une fantaisie personnelle  laissée à la liberté de chacun (tant que ça reste du domaine privé, comme on dit), au pire comme un danger qu'il faut éliminer - car les lubies existentielles tendent à détourner le bon peuple de son intérêt de classe.

Au demeurant, ce matérialisme est tout à fait partagé par les libéraux. Et en réalité les marxistes se sont toujours faits les meilleurs alliés objectifs du capitalisme, qui ne veut connaître que des homo economicus ne poursuivant que leur intérêt matériel, pour pouvoir vendre toujours plus de produits inutiles à des consommateurs éternellement insatisfaits...

Priorité est donc donnée au pouvoir d'achat, aux retraites et tutti quanti. L'idéal de société des communistes et apparentés est une économie de guerre, où l'on se soucie d'abord de ravitaillement sous l'égide d'un État-général-en-chef qui réquisitionne et redistribue.

En revanche les questions relative à l'identité, aux racines, à la spiritualité, à la morale sont reléguées aux oubliettes - on leur substituera la "culture", qui consiste à subventionner des "artistes" dont le rôle est de singer les modes d'expression religieux des temps anciens (musique, théâtre, peinture), la catharsis en moins.

Et donc,ce qui est amusant, c'est que le PCF ne comprend pas pourquoi le petit peuple, qui aurait en principe intérêt à voter pour son programme, s'en fiche complètement. C'est que personne n'a jamais osé leur dire en face cette vérité simple : à savoir que les questions matérielles, les pauvres trouvent ça assommant (c'est d'ailleurs pour ça qu'ils sont pauvres).

Bien sûr, si vous demandez à n'importe quel quidam s'il souhaite améliorer son pouvoir d'achat, il ne dira pas non. De là à se passionner pour la lutte finale, c'est une autre affaire.

En réalité, la bonne fortune électorale du PCF au siècle dernier, qui lui assurait ses 20-25 %, c'est qu'il savait faire rêver : le Grand Soir, les insurrections nocturnes sous les projecteurs des cuirassés, les trains blindés filant dans la neige... En voilà du beau mythe à l'ancienne ! C'était bien par un sentiment d'ordre religieux que les ouvriers acceptaient de se battre, et pas pour leur pouvoir d'achat.

Le problème des mythes, c'est qu'ils finissent tôt ou tard par être éventés. Le communisme n'est même plus bon pour gérer ses dernières communes de banlieue.

Oublions maintenant le PCF, qui ne nous aura servi que de longue introduction pour le sujet principal.

Le matérialisme vient de loin. Les anciens Romains, qui n'aimaient pas beaucoup la spiritualité, avaient pour seul programme de gaver le peuple de pain et de jeux.

Le Christ, lui, voulait donner aux Hommes une autre sorte de nourriture, invitant la Samaritaine à boire de son eau pour n'avoir plus jamais soif, annonçant à ses disciples le pain du ciel avec lequel ils n'auraient plus jamais faim (Jean 6,35), rappelant au diable lui-même que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Matthieu 4,4).

La prière qu'il a enseigne aux Hommes comportait donc la demande "Donne-nous aujourd'hui notre pain surnaturel" (Ton arton hêmôn ton epiousion dos hemin sêmeron, en grec translittéré).

Transposée en latin, cette prière devint étrangement "Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien" (Panem nostrum cotidianum da nobis hodie). C'est que l’Église romaine, héritière non seulement des apôtres mais aussi de l'empire, était dès le départ (et contrairement aux églises orientales fidèles à la version grecque), contaminée par le matérialisme. Et donc incapable de comprendre que le pain dont il était question n'était pas un pain terrestre, mais un pain "epiousion", de epi, au dessus, et ousion, substance, soit supersubtantiel ou surnaturel. Erreur génératrice de confusion pour les siècles des siècles, beaucoup croyant que le royaume de Dieu consistait simplement en une promesse terrestre de prospérité.

C'est ce christianisme occidental qui a enfanté, presque directement, le communisme, lorsque, déçus par cette Église au service du pouvoir, d'aucuns ont voulu fonder une nouvelle Église qui apporterait vraiment les promesses du royaume de Dieu sur Terre. Et ils nommèrent leur Église Communisme et leur Dieu Science. Mais cette religion nouvelle était une idolâtrie, un culte de la matière.

Or les besoins des Hommes sont d'abord spirituels et ensuite matériels. un homme peut endurer la faim, le froid, la douleur avec le sourire si son âme est rassasiée.

Au contraire, il peut se gaver à longueur de journée de gras, de sucre, de tablettes électroniques et de bagnoles, il restera insatisfait et maussade.

On peut remplir une âme de choses fausses - c'est l'idolâtrie. Mais ses bienfaits ne durent qu'un temps, et laissent l'âme en déroute une fois dissipés. Ou on peut s'efforcer d'y faire le vide pour qu'y pénètre la vérité - c'est la vraie spiritualité qu'a tenté d'enseigner le Christ, et que les écrits de Simone Weil tentent de mettre à portée de nos esprits modernes pollués par le matérialisme.

Il est heureux que les partis politiques ne s'occupent plus du domaine spirituel - ils ne sauraient que le dégrader, le salir et instrumentaliser les plus belles idées.

Ce qui est fort dommage, en revanche, c'est que de braves gens se lancent dans le militantisme politique en croyant combler un vide existentiel - en vain, évidemment.




mardi 22 juillet 2014

Il est interdit d'appeler au boycott des produits israéliens

Mais il n'est pas interdit d'appeler à l'abrogation de la loi qui interdit d'appeler au boycott des produits israéliens (code-barres 729, marques Mehadrin, Jaffa, Carmel, Kedem, Hasat).

Je me lance donc dans une campagne "boycottons l'interdiction du boycott".

Faites tourner.

mercredi 9 juillet 2014

Jamais racines tu ne prendras


Aujourd'hui en politique, on commence par pondre une réforme, et ensuite les commentateurs essaient de comprendre à quoi ça sert.

La réforme des régions françaises en cours est un bon exemple. Les mecs se réveillent un jour et se disent : tiens, on va fusionner des régions. Tout le monde se met à discuter des nouvelles frontières, de qui se retrouve où, de quelle ville devient la capitale de quoi, sans se demander : au fait, pourquoi on fait ça, les gars ?

Les quelques économies réalisées par la suppression d'une dizaine de conseils régionaux peuvent difficilement justifier le chambardement. La "simplification du mille-feuille administratif", comme disent les adeptes de la langue de bois techno-libérale, est sans objet ici puisque le nombre de couches reste le même. On évoque une taille insuffisante des régions dans le contexte européen. Mais dans ce cas, le mieux ne serait-il pas d'avoir une seule super-région nommée la France ?

En réalité, tout se passe comme si le pouvoir s'efforçait sur le long terme, avec rigueur et méthode, d'empêcher par tous les moyens les régions d'avoir une identité propre.

Les provinces de l'Ancien Régime étaient si puissamment ancrées dans les esprits qu'aujourd'hui encore, 220 ans après leur disparition, leurs fantômes hantent toujours le territoire. Ainsi dans le nord de la Drôme (région Rhône-Alpes) on sait qu'on est dans le Dauphiné, tandis que dans le sud du même département on se considère comme déjà en Provence.

Les départements, créés par la Révolution sur des critères qui se voulaient scientifiques (basés sur la seule géographie physique des rivières et des montagnes), avaient pour but de faire oublier les anciennes provinces pour mieux asseoir la domination de l’État central et de ses préfets. Mais peu à peu les départements sont entrés dans les mœurs, et sont devenus pour beaucoup d'habitants une part de leur identité locale, y compris sous la forme de numéros : on affiche sa fierté d'être du "64", du "29" ou même d'une monstruosité comme le  "93", retournant ainsi la froide numérotation technocratique en sentiment d'appartenance territoriale.

Il fallait donc remédier à ça, et c'est pourquoi on a créé les régions, avec l'idée à terme de supplanter les départements (même si au final on a abouti à une étrange coexistence). Simples regroupements de département, elles essayaient souvent de porter des noms de provinces connues, mais sans jamais vraiment coïncider avec leurs limites réelles.

Et pourtant, signe de la farouche propension des hommes à s'enraciner là où ils peuvent, certaines de ces régions elles-mêmes commençaient à devenir une réalité humaine. Ainsi une pure invention sans réalité historique comme la région Rhône-Alpes avait-elle acquis une certaine cohérence, réunissant Dauphiné, Savoie, Lyonnais et Forez en une grande province organisée autour de Lyon, où l'on commençait à se ressouvenir d'une identité commune autour des dialectes "arpitans" (ou franco-provençaux).

Il était donc urgent de casser tout ça et de repartir encore sur autre chose. Avec la région Rhône-Alpes-Auvergne, on est sûr de paumer les gens pendant quelques décennies encore.

La seule logique à l’œuvre dans les réformes territoriales est donc la même que dans toutes les réformes sociales, économiques, sociétales : empêcher les hommes de s'enraciner, pour en faire des étrangers dans leur propre pays, éternellement insatisfaits, dépourvus de toute spiritualité authentique et dépendants aussi bien de l’État que de la société de consommation. Autrement dit, il faut que tout change pour que rien ne change.

L'enracinement et le respect de la tradition bien comprise (non sous l'angle purement réactionnaire mais selon la formule "conserver et créer") sont indispensables aux hommes pour exister. S'enraciner ne signifie pas revenir à un passé plus ou moins mythifié ou faire revivre ce qui est mort, mais simplement respecter ce qui existe et le faire prospérer.

jeudi 3 juillet 2014

Remplissage

Recevoir Dieu implique de se laisser remplir de l'Esprit.

Auparavant il est nécessaire de se vider de toutes les choses mondaines qui nous encombrent l'âme. C'est pourquoi le monde moderne (capitaliste et satanique, qui sont des quasi synonymes) n'a de cesse de vouloir nous gaver (d'images, de sons, de nourriture, de loisirs, de sexe, de consommation), pour nous empêcher à tout prix de faire le vide et de nous tourner vers Dieu. Car cela nous révélerait la vanité des fausses récompenses que nous accorde ce monde.

La promotion de l'homosexualité par la propagande médiatique est très révélatrice à cet égard. Le sodomite passif est littéralement quelqu'un qui se fait remplir - et se sent donc comblé à peu de frais. Les gays branchés en ressentent souvent une supériorité sur les "hétéros" (comme ils disent). Un blogueur postulait même qu'on ne pouvait rien comprendre au monde si on n'avait pas eu, je cite, "le courage de mettre une bite dans sa bouche" (je n'invente rien).

Cette supériorité est factice. Le bien-être qu'on ressent en se remplissant de la sorte entraîne ramollissement des neurones et soumission aux puissances du monde. La preuve : les gays multiplient les anglicismes et consomment à tout va.

Par ailleurs la condition naturelle du mâle est d'être vierge (moralement s'entend). C'est la raison pour laquelle les Écritures mettent en garde sans ambiguïté contre l'homosexualité. C'est aussi la raison pour laquelle la fonction sacerdotale échoit aux hommes.

Le cas des femmes est plus ambivalent. La femme sent naturellement le besoin de se faire remplir, ce qui peut, lorsqu'elle réussit à rester vierge, la mener plus facilement qu'aucun homme vers Dieu. Simone Weil (vierge farouche) a ainsi parfaitement compris que pour connaître la présence de Dieu il fallait se mettre dans une position d'attente passive et faire le vide (Cf. Attente de Dieu. Voir aussi dans la Bible le Cantique des Cantiques). Cette passivité n'est pas spontanée chez le mâle, qui croit souvent qu'il faut chercher Dieu activement en s'élevant.

Mais la femme succombe aussi plus facilement à la tentation de se remplir de choses terrestres (les boutiquiers en savent quelque chose).

Les non vierges peuvent se sauver en se consacrant à un mari et à des enfants qui leur serviront d'intermédiaires à l'image de Dieu.

Voilà pourquoi le christianisme met les humains en garde contre les faux plaisirs (le vrai plaisir consiste non pas à se remplir en consommant mais à contempler la beauté) et contre le sexe en particulier. Non pas pour les asservir par la frustration, comme le prétend la doxa moderne, mais au contraire pour les libérer de leurs chaînes.


"Comme du gaz, l'âme tend à occuper la totalité de l'espace qui lui est accordé (...) Ne pas exercer tout le pouvoir dont on dispose, c'est supporter le vide. Cela est contraire à toutes les lois de la nature : la grâce seule le peut.
La grâce comble, mais elle ne peut entrer que là où il y a un vide pour la recevoir, et c'est elle qui fait ce vide.

Nécessité d'une récompense, de recevoir l'équivalent de ce que l'on donne. mais si, faisant violence à cette nécessité, on laisse un vide, il se produit comme un appel d'air, et une récompense surnaturelle survient. Elle ne vient pas si on a un autre salaire : ce vide la fait venir" (Simone Weil - La Pesanteur et la grâce).

mardi 1 juillet 2014

Du bon usage de la tradition

L'alternative modernité ou tradition est toujours mal posée, dans la société en général et dans l’Église catholique en particulier.

La tradition est une chose fragile et précieuse, qu'il convient de protéger et de faire vivre. 

Les modernistes sont contre la tradition, qui leur apparaît comme un poids mort qui empêche l’Église de s'adapter au monde moderne, et par voie de conséquence de toucher les cœurs du plus grand nombre. Erreur funeste qui coupe les croyants de leurs racines et les incite à vénérer les idoles du monde. Au demeurant les grotesques tentatives pour paraître branché ne débouchent généralement que sur du ridicule ou au mieux de l'insignifiant.

Les traditionalistes quant à eux sont assis sur la tradition comme Harpagon sur sa cassette, confondent défense de la tradition et défense de l'ordre social et finissent par idolâtrer les rites et la religion (ce qui est bien le comble de l'idolâtrie ; car la religion est un moyen d'accéder à Dieu, et non une fin en soi).

Leur point commun est de faire de la religion une affaire sociale et mondaine - groupement d'individus de bonne volonté d'un côté, coterie de bien-pensants de l'autre. Nul ne semble réellement croire en Dieu.

Les modernistes ont supprimé les chants grégoriens de leurs cérémonies, et l'ont remplacé par d'insipides chansonnettes. Les traditionalistes croient défendre le  grégorien, mais ils l'étouffent et ils en font une interprétation plate et sans âme. Quelques-uns font revivre un chant grégorien profond et mystique, du côté de l'abbaye du Thoronet par exemple.

vendredi 20 juin 2014

Faut-il se soumettre à la force ?

Quand dans quelques décennies on se retournera sur cette époque trouble qui est la notre, il faudra bien se rendre à l'évidence : Alain Soral est le remueur de pensées le plus intéressant de notre temps. J'allais écrire "le penseur", mais le terme était fort mal choisi puisque Soral illustre plutôt la formule de Rudyard Kipling : "...penser sans n'être que penseur" (*).

Non, Soral n'est pas un penseur, mais un boxeur en lutte contre le monde moderne qui manie le concept comme on balance un coup de pied circulaire (il s'agit bien entendu de boxe française). Une pensée en mouvement qui prend le risque de se tromper pour éviter la certitude de rester coincée dans une impasse.

Quand j'ai commencé à l'écouter et à le lire (au lendemain des présidentielles de 2012), j'étais un petit électeur de Mélenchon ex-anarchiste, influencé par la gauche bourdieusienne façon Monde diplomatique, et déboussolé par la persistance du peuple français à préférer le Front national au Front de gauche. J'ai pris le risque de confronter mes certitudes au discours ennemi, et après avoir erré sur divers sites plus ou moins écœurants qui ne m'ont rien appris, je suis resté bloqué sur Égalité & Réconciliation.

Tour à tour fasciné par la verve du bonhomme, amusé par les coups de tatane qu'il envoyait à la gueule de ceux que je considérais déjà comme des adversaires (Attali, BHL, le PS), choqué par l'absence de retenue avec laquelle il pouvait attaquer des adversaires sur leur sexe ou leur origine ethnique, touché par sa sincérité parfois désarmante... quoi qu'il en soit le résultat était sans appel : j'avais beaucoup plus appris sur le monde en quelques mois qu'au cours de nombreuses années d'études. Parce que la brutalité du discours avait l'avantage de dévoiler un certain nombre d'hypocrisies de gauche qui empêchent de penser correctement.

L'expérience m'ayant sacrément débloqué les neurones, je peux rendre grâce à M. Soral de m'avoir redonné le goût de la lecture (car il n'est de lecture profitable que si l'on dispose de la grille de lecture adéquate pour en retirer la substantifique moelle), et de penser par moi-même.

***

Si je fais ce long préambule en forme d'éloge, c'est parce que je m'apprête à critiquer un point crucial du "soralisme" ; l'honnêteté la plus élémentaire m'imposait donc de reconnaître au préalable que je n'aurais pas eu ces pensées sans Soral.



La question fondamentale est celle de la force. A l'encontre du prêt-à-penser moderne qui vénère la faiblesse, la féminité, la minorité, Soral veut remettre à l'ordre du jour la force, la virilité, la majorité. Ainsi à propos de l'interview de Poutine par Elkabbach, se réjouissant de ce que ce dernier ait été impressionné par la virilité tranquille du premier, Soral salue (de mémoire) le retour à une juste "hiérarchie des cultures".

Par ailleurs, Soral affiche de plus en plus sa filiation catholique et chrétienne.

Or le christianisme bien compris consiste fondamentalement à renoncer à toute force qui n'est pas Dieu. Il n'est en aucun cas la domination d'une culture particulière sur une autre. Il y a là un point d'achoppement qui mérite d'être éclairci.

C'est à raison que Soral critique la valorisation de la faiblesse par le monde moderne, car en réalité cette idolâtrie de la faiblesse, qui s'appuie sur un sentiment chrétien détourné, sert à justifier une autre sorte de force. Concrètement, c'est la puissance états-unienne qui pilonne des petits pays au nom de la défense des minorités, c'est la politicienne féministe qui s'appuie sur la souffrance des fillettes africaines pour appuyer son plan de carrière, c'est le sioniste qui utilise les persécutions passées des juifs pour rendre son pouvoir inattaquable ; etc. ad nauseam.

Mais la critique du pouvoir qui s'appuie sur l'idolâtrie de la faiblesse ne doit pas déboucher sur une idolâtrie de la force (terrestre et/ou humaine), sans quoi on sort des rails du christianisme pour aller sur les terres de Satan.

C'est cette "fausse idée de la grandeur" que fustigeait par exemple Simone Weil dans L'Enracinement (Œuvres complètes V).

M. Soral drague les catholiques traditionalistes parce qu'il voit en eux des nostalgiques d'une puissance déchue. Son idée est de rassembler tous les fragments éparpillés d'anciennes puissances aujourd'hui opprimées par le monde moderne (catholiques, musulmans, patriotes, communistes, fascistes), pour organiser la révolte contre le pouvoir actuel (mondialiste, sioniste et capitaliste).

Or le seul point commun de tous ceux-là est d'être orphelins de puissances humaines. Constatant que le pouvoir de Satan s'appuie aujourd'hui sur l'éloge de la faiblesse, on voudrait remettre au goût du jour l'idée de puissance.

Mais pour un chrétien l'alternative ne se situe pas entre vénérer la force et vénérer la faiblesse. La seule véritable alternative (la seule liberté qui soit accordée à l'homme) est celle-ci : obéir à la volonté de Dieu ou se soumettre aux forces du monde. Ne pas se soumettre à la force ne signifie pas idolâtrer la faiblesse ; cela signifie se nourrir de la force surnaturelle (qui guérit de la peur pour toujours) et non de la puissance humaine (illusoire et provisoire), car "Nul ne peut servir deux maîtres" (Matthieu 6,24).

Les valeurs humaines et terrestres sont toujours relatives, c'est-à-dire qu'elles peuvent être bonnes, jusqu'à un certain point où elles deviennent mauvaises par excès. Ainsi en est-il de la virilité (ou de la féminité). Seules les valeurs célestes sont bonnes absolument et peuvent être consommées sans modération

On doit admirer Poutine parce qu'il tient tête au mondialisme états-unien. On doit aussi admirer la virilité parce que cette qualité se fait rare. Mais on doit rejeter la force dès qu'elle sert un maître qui n'est pas Dieu, et c'est pourquoi la phrase de Soral sur la hiérarchie des cultures (et sa complaisance pour le fascisme en général) est problématique, car le christianisme n'est pas une culture mais une révélation. Les cultures peuvent être plus ou moins bonnes ou mauvaises mais il s'agit encore une fois de valeurs humaines relatives. 

De même la dissidence soralienne est sympathique lorsqu'elle reste dissidence, mais si son but est d'instaurer une puissance humaine en lieu et place de l'actuelle puissance humaine, cela revient à utiliser Satan pour chasser Satan. "Si donc Satan chasse Satan, il est divisé et son royaume ne durera pas" (Matthieu 12,26).


La seule révolution valable est la révolution des esprits par la révélation de la vanité des idolâtries terrestres. 


(*) d'après la traduction par Jules Castier du poème If. La phrase originale est en fait : "If you can think —and not make thoughts your aim" (si tu peux penser et ne pas faire des pensées ton but).

lundi 3 mars 2014

Crimée, châtiment


La Russie a envahi la Crimée. Les éditocrates occidentaux s'égosillent et hurlent à l'odieuse agression. On compare le "Tsar Poutine" à Hitler.

Il faut dire que le président Poutine a un grand tort aux yeux de l'occidental moyen, c'est qu'en matière de politique étrangère il agit selon les intérêts géostratégiques de son pays, sans invoquer d'autres motifs que les intérêts géostratégiques de son pays.

Alors que par chez nous, quand on veut envahir un pays, c'est plus compliqué : il faut d'abord dénoncer des atteintes intolérables aux droits de l'homme, pleurer pendant des semaines sur l'insensibilité des gouvernements occidentaux face à la souffrance du peuple concerné, balancer des images fortes. Jusqu'à ce que le téléspectateur-citoyen n'en puisse plus, et se mette à brailler devant sa télé : "Arrêtez ! Arrêtez ! Il faut abattre ce dictateur, tuez-le, tuez-le !"

Alors on peut envoyer les bombes. Une fois le pays en question ravagé et plongé dans le chaos (amis irakiens, afghans, libyens, je vous salue), le téléspectateur-citoyen, apaisé, cesse d'y penser. Lui qui aurait égorgé quiconque s'opposait à la guerre sacrée contre le monstre ennemi, désormais il n'en a plus rien à foutre. "Hein, quoi, le peuple libyen souffre ? Bah, qu'est-ce que vous voulez qu'on y fasse ?"

Il apparaît donc que l'invocation du Bien et l'usage des sentiments en matière de relations extérieures est toujours un mensonge qui conduit à des guerres inutiles partout sur la planète.

La politique étrangère réaliste, qui n'entraîne que des conflits limités, est la seule qui soit réellement morale.

Poutine est un très grand dirigeant, et par comparaison nos dirigeants sont des nains dérisoires.

samedi 22 février 2014

Faut-il payer son mari pour changer les couches ?

Il existe un ultime recoin de la société où la marchandisation et les lois du Marché sont encore tenues à l'écart par une force supérieure à elles : c'est la famille.

C'est en effet le dernier lieu où les rapports humains baignent encore dans un halo romantique où l'on peut encore croire que tout n'est pas que calcul rationnel et égoïste. Où l'on donne son temps et son énergie gratuitement, tout en recevant les dons des autres, sans pour autant que ces échanges ne soient comptabilisés.

Pas étonnant que ce résidu de socialisme originel soit devenu la cible n°1 du capitalisme finissant, qui dans sa soif d'expansion et dans sa terreur de ne plus pouvoir croître (ce qui signerait sa fin), ne peut plus tolérer qu'aucun lieu ni aucune activité n'échappe à sa logique économique.

Logique qui, rappelons-le, consiste à remplacer le mode d'échange primitif, basé sur le triptyque donner, recevoir et rendre (décrit par Marcel Mauss), par le mode d'échange marchand basé sur la rétribution immédiate et monétisée. Dans le mode primitif, je donne d'abord, l'autre me remercie pour signifier sa dette envers moi, et après un certain temps il me rendra la pareille dans la mesure de ses capacités. Ce mode est créateur de rapports humains riches puisqu'il suppose des échanges personnalisés et sur le long terme.

Dans le mode marchand, la dette est immédiatement apurée par le contre-don, il n'y a même pas besoin de dire merci (on le fait encore quand même par habitude) ni de se parler (et même si on achète à crédit, il s'agit d'une dette monétisée qui suppose des versements fixes sans discussion). 

D'un côté, création de rapports humains (pas forcément idylliques d'ailleurs, mais humains), de l'autre, croissance du PIB.

Alors que la logique primitive imprégnait autrefois l'ensemble des échanges, la logique marchande a peu à peu envahi l'ensemble de la société, depuis l'essor du capitalisme à partir du XVIe siècle.

Tout sauf, donc, la famille. Dernier lieu où fonctionne encore la logique du don : je donne à mes enfants, qui, plus tard, s'occuperont de moi dans mes vieux jours.

La famille, qui subit aujourd'hui les assauts de plus en plus vigoureux de la part de la gauche : mariage homosexuel, théorie du genre, propagande à l'école, et  bientôt la "gestation pour autrui" (alias la location d'utérus) : tout est fait pour briser le petit cocon, ou en tout cas ce qu'il en reste.
  
Présenté comme ça, on pourrait s'étonner de ce que le dernier bastion du socialisme soit ainsi attaqué par le pouvoir "socialiste". Or il n'y a rien d'étonnant quand, ayant lu Jean-Claude Michéa, on sait que la gauche n'est que l'une des deux faces du libéralisme, celle du libéralisme politique et culturel, qui fait semblant de s'opposer à l'autre face, celle du libéralisme économique. Alors qu'en réalité le libéralisme politique et culturel n'est là que pour préparer le terrain au libéralisme économique.


Pour ce faire, la gauche procède toujours de la même manière : dénoncer la société traditionnelle comme le lieu de toutes les oppressions, railler les conceptions romantiques des relations humaines comme le masque des rapports de pouvoir, et ébranler l'édifice en faisant mine de défendre le faible (la femme, l'enfant, l'étranger) contre le fort (le fameux mâle-blanc-adulte-français-catholique).

Or une fois le pouvoir traditionnel ainsi sapé, les relations humaines ne peuvent plus s'appuyer sur la logique du don, qui implique le respect du prestige du fort - celui qui a donné. C'est alors que le marché arrive et propose à tous sa monnaie de singe et ses produits.

C'est de cette manière qu'on a supprimé les corporations (structuration des métiers sur la base du respect des valeurs, du savoir-faire) au profit de l'industrie capitaliste (produire n'importe quoi n'importe comment, pourvu que ça se vende).

C'est de cette manière qu'on supprime aujourd'hui la famille. Au nom de l'émancipation des femmes et des enfants, la statue du père a depuis longtemps été abattue. On continue encore à fonctionner plus ou moins comme avant, par habitude, mais ça risque de changer vite. Déjà la fonction de fabrication des bébés commence à se déconnecter de la notion de couple (PMA, GPA). Bientôt les échanges marchands vont s'insinuer au milieu des relations familiales. En fait, ça commence déjà :


"C’est l’heure du coucher, Bethany propose 20 dollars à son mari pour qu’il se charge de ce rituel avec ses enfants : un « forfait » qui comprend brossage de dents et lecture de la traditionnelle « histoire-avant-de-dormir ». Tous deux diplômés en informatique, ils ont créé une base de données qui permet d’évaluer les sommes qu’ils se doivent mutuellement et de tenir les comptes de leurs échanges de bons procédés" (Le Figaro 21/02/2014).

Anecdote amusante ? Pour le moment. Dans les années 90, quand j'entendais parler de théorie du genre dans les groupuscules gauchisants, ça me faisait marrer. Aujourd'hui on enseigne ça dans les écoles et dans les ministères.

Ça sera bientôt pareil pour les échanges monétaires intra-familiaux. Tout simplement parce que c'est logique. Au fond, on fait déjà ça, dans un couple moderne (où les fonctions de père et de mère sont quasiment interchangeables), d'échanger des bons procédés. Il n'y a plus qu'à monétiser tout ça pour rationaliser la chose. Ce qui paraît délirant un jour peut devenir tout à fait naturel en quelques années (qui aurait imaginé un mariage gay il y a 30 ans ?).

Il ne restera plus qu'à étendre cette logique aux enfants : il faut dès aujourd'hui décompter tout ce qu'ils coûtent à la famille en nourriture, jouets, éducation, et réclamer la même chose quand il faudra payer la maison de retraite. Tâcher aussi de valoriser les câlins et les bisous.

Les rapports humains y perdront ce que la rationalité capitaliste et le PIB (car tous ces échanges pourront être inclus dans les indicateurs économiques) y gagneront.

On pourra objecter que c'est le progrès, et que si cela doit être le prix de la libération de la femme (i.e. son indifférenciation de l'homme), ça vaut toujours mieux que de revenir à l'âge des cavernes.

Admettons.

Mais qu'on ne vienne plus jamais prétendre que les "combats sociétaux" sont gratuits et désintéressés ; et que leurs thuriféraires aient l'honnêteté, comme Pierre Bergé, de reconnaître qu'ils servent le capitalisme.

Lequel capitalisme ne fonctionne en réalité que parce qu'il reste encore dans le monde des rapports non marchands. Le marchand sans scrupules a besoin de gogos honnêtes et naïfs pour refourguer sa marchandise. Quand tous les hommes seront devenus des capitalistes, tout cela ne pourra que s'effondrer dans un fracas qui n'aura jamais connu d'égal dans l'histoire.

samedi 1 février 2014

Association de malfaiteurs

Ainsi donc, les deux gamins qui se sont fait choper en train d'aller faire le djihad en Syrie ont été inculpés, je cite, d' "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Bigre.

C'est que quand on cause association de malfaiteurs, on pense tout de suite réseaux, bandes organisées, et forcément, hein, on se demande qui tire le ficelles là-derrière, qui c'est le big boss, celui qui donne les ordres et récupère les pépètes.

Bon alors, réfléchissons un peu. Les gosses allaient en Syrie, pour combattre le régime de Bachar El Assad... Vous savez, l'affreux dictateur, celui qui ne mériterait pas d'être sur la terre (*) ; ce régime honni à propos duquel on a pu dire que « La force est le dernier recours pour faire entendre raison aux assassins »...

Ces deux gosses, ils ont dû être envoyés par quelqu'un, faudrait trouver qui est le salopard qui les a manipulés.



En fait, j'ai ma petite idée.


 Mais comme disait Pasolini, j'ai pas de preuves...





(*) "Et le ministre des Affaires étrangères va plus loin : "Après avoir entendu les témoignages bouleversants des personnes ici, (...) quand on entend ça et je suis conscient de la force de ce que je suis en train de dire : M. Bachar Al-Assad ne mériterait pas d'être sur la Terre", a-t-il dit aux journalistes." (France Info)

samedi 25 janvier 2014

Dieudonné est un géant



Je n'ai pas grand chose à ajouter aux arguments des défenseurs de Dieudonné face à l'acharnement médiatique, politique, judiciaire et administratif que subit l'humoriste.

Je confesse pour ma part que je le trouve extrêmement drôle, sur tous les sujets, et que ses attaques contre la communauté qu'il ne faut pas nommer, même quand elles sont excessives (et parce qu'elles sont excessives) sont salutaires. 

Quand l'ambiance est étouffante, quand le Pouvoir cherche à culpabiliser tous les citoyens critiques en les traitant de fascistes, d'antisémites, de conspirationnistes ;

Quand le souvenir des persécutions nazies contre les juifs est ressassé en permanence au prétexte de devoir de mémoire, et que cette mémoire est instrumentalisée de manière scandaleuse pour justifier la mainmise d'une clique sur notre pays ;

Alors le fait d'entonner un "Shoahnanas" sur un air d'Annie Cordy n'est pas une insulte aux morts d'autrefois, c'est un rire énorme et libératoire qui balaie les Tartuffe d'aujourd'hui : "Tu me tiens par la Shoah, je te tiens par l'ananas" ! Tout est dit.

Le rire de Dieudonné est un rire d'ogre, qui n'a que faire des convenances et des circonvolutions hypocrites. On l'a comparé à Molière (*), je vois en lui un Gargantua tout rabelaisien, celui qui compissait abondamment la population parisienne :

"Quelques jours après qu'ilz se feurent refraichiz, il visita la ville, et fut veu de tout le monde en grande admiration, car le peuple de Paris est tant sot, tant badault et tant inepte de nature, qu'un basteleur, un porteur de rogatons, un mulet avecques ses cymbales, un vielleuz au mylieu d'un carrefour, assemblera plus de gens que ne feroit un bon prescheur evangelicque.

Et tant molestement le poursuyvirent qu'il feut contrainct soy reposer suz les tours de l'eglise Nostre Dame. Auquel lieu estant, et voyant tant de gens à l'entour de soy, dist clerement :

"Je croy que ces marroufles oulent que je leur paye icy ma bien venue et mon proficiat. C'est raison. Je leur voys donner le vin, mais ce ne sera que par rys".
Lors, en soubriant, destacha sa belle braguette, et, tirant sa mentule en l'air, les compissa si aigrement qu'il en noya deux cens soixante mille quatre cens dix et huit, sans les femmes et petiz enfans".
(Rabelais - Gargantua)

 (*) Les fâcheux tiqueront devant cette comparaison, qu'ils trouveront sans doute excessive ; ce à quoi il leur sera bien sûr rétorqué : Ferme-la. Physiquement.

samedi 11 janvier 2014

Et pendant ce temps, au ministère de l'Intérieur...


"Salut chéri, c'est 15 € la pipe et 30 € la quenelle..."
On comprend mieux pourquoi notre ministre de l'Intérieur Manuel Valls n'aime pas les quenelles de l'humoriste Dieudonné. Ce n'est pas parce que, en tant que "salut nazi inversé" (???), la quenelle rappellerait un régime autoritaire : M. Valls lui-même aime l'autoritarisme. La preuve, il interdit des spectacles et veut contrôler l'internet. Si c'est pas facho-nazi, ça, je vous demande bien ce que que c'est.

Ce n'est pas non plus parce que ce serait un geste "antisémite". Car il est on ne peut plus clair que cet antisémitisme, M. Valls et ses amis du Crif et de la Licra font tout pour le créer de toutes pièces, en désignant au pays entier les juifs comme une communauté surprotégée, omniprésente dans les médias, dans la classe politique et au Conseil d’État, et dictant sa loi à la république.

Tout comme ils cherchaient à créer de l'homophobie avec leur "mariage pour tous". Diviser pour mieux régner, et combattre des ennemis qu'on a créé soi-même. Orwell, si tu nous lis...

Bref en fait, si M. Valls n'aime pas les quenelles, c'est parce que ce geste scabreux évoquant une pénétration anale lui rappelle trop le bureau :


"Les scandales se suivent et se ressemblent étrangement, au Service de sécurité du ministère de l’Intérieur (SSMI). Jeudi, RTL a révélé qu’un adjoint de sécurité (ADS) de 23 ans avait été suspendu de ses fonctions. Le jeune homme, en marge de sa profession officielle, se prostituait de manière régulière (...)" (Le Parisien)

A minima, cet homme clé est soupçonné d'avoir foulé aux pieds le code de déontologie de sa profession, qui stipule que « le fonctionnaire de police ne se départit de sa dignité en aucune circonstance ». C'est pourtant ce que Philippe D. a fait, à plusieurs reprises, en se livrant à des pratiques scatologiques, diffusées sur Internet". (Le Parisien)

Il y a des flics bien singuliers (comme disait l'autre).

Quand même.




samedi 4 janvier 2014

A l'attention de la LICRA



Puisque l'heure est au charcutage a posteriori des documents historiques pour satisfaire à la bien-pensance moderne, il me semble de mon devoir de citoyen de signaler à mon tour un ouvrage délictueux. Bien qu'ayant été écrites par une personne d'origine juive en pleine seconde guerre mondiale, et bien qu'elles soient issues de l’œuvre philosophique la plus profonde et la plus exigeante du XXe siècle, il serait dommage que ces lignes restent ignorées de la Nouvelle Anastasie :



"Dieu a fait à Moïse et à Josué des promesses purement temporelles à une époque où l’Égypte était tendue vers le salut éternel de l'âme. Les Hébreux, ayant refusé la révélation égyptienne, ont eu le Dieu qu'ils méritaient : un Dieu charnel et collectif qui n'a parlé jusqu'à l'exil à l'âme de personne (...). Il n'est pas étonnant qu'un peuple d'esclaves fugitifs, conquérants d'une terre paradisiaque aménagée par des civilisations au labeur desquelles ils n'avaient eu aucune part et qu'ils détruisirent par des massacres, - qu'un tel peuple n'ait pu donner grand-chose de bon. Parler de "Dieu éducateur" au sujet de ce peuple est une atroce plaisanterie.
Rien d'étonnant qu'il y ait tant de mal dans une civilisation - la nôtre - viciée à sa base et dans son inspiration même par cet affreux mensonge. La malédiction d'Israël pèse sur la chrétienté. Les atrocités, l'Inquisition, les exterminations d'hérétiques et d'infidèles, c'était Israël. Le capitalisme, c'était Israël, notamment chez ses pires ennemis.
(...)
Israël. Tout est souillé et atroce, comme à dessein, à partir d'Abraham inclusivement (sauf quelques prophètes). Comme pour indiquer tout à fait clairement : Attention ! là c'est le mal !
Peuple élu pour l'aveuglement, élu pour être le bourreau du Christ.

Les Juifs, cette poignée de déracinés a causé le déracinement de tout le globe terrestre. Leur part dans le christianisme a fait de la chrétienté une chose déracinée par rapport à son propre passé. La tentative de réenracinement de la Renaissance a échoué parce qu'elle était d'orientation antichrétienne. La tendance des "lumières", 1789, la laïcité, etc., ont accru encore infiniment le déracinement par le mensonge du progrès. Et l'Europe déracinée a déraciné le reste du monde par la conquête coloniale. Le capitalisme, le totalitarisme font partie de cette progression dans le déracinement ; les antisémites, naturellement, propagent l'influence juive. Mais avant qu'ils déracinent par le poison, l'Assyrie en Orient, Rome en Occident avaient déraciné par le glaive".

(Simone Weil, La pesanteur et la grâce).

Messieurs les censeurs, à vos ciseaux !